Solaires
Vidéo-performance avec son
2 minutes 48 secondes
Présentée dans le cadre de l'exposition virtuelle
Cadrer la nature
Du 1er octobre 2020 au 8 juillet 2021
Galerie de l'Université de Montréal
Commissaire : Catherine Barnabé
« Regarder vers la montagne. Pour en voir la cime. Reprendre la courbe et tracer un autre horizon. Pour observer le trajet du jour. Cadrer. Sans nier la continuité de l’espace, à côté, derrière, en haut, en bas. Partout. Le paysage est autour d’elle(s), le paysage est en elle(s). On entend le déploiement du corps dans l’espace, le souffle, les gestes, l’effort; le corps est présent. La lentille dialogue avec la lumière, la lentille dialogue avec le corps, la lumière et le corps se confondent. Il semble absent. Elle scintille et témoigne de sa présence. Elle est absente. On ne voit que son reflet. On le perd parfois. Puis, il réapparait. Éclats. À cette distance, les gestes semblent infimes, mais le mouvement est visible; l’espace est habité. Un corps. L’image ne le laisse pas voir, c’est à la lumière qu’elle s’accroche. Être consciente de la fragilité, la sienne, celle de la nature. Une présence. Autre et passagère, ici elle défile. L’espace est une performance collective. Le corps n’est pourtant pas image, ni même sujet. Le corps habite l’espace. Il est présence dans son absence. Mouvement.
Il fait paysage.
Les œuvres de Maude Connolly, Jennifer Dickson, Jeanne Rhéaume et Andrée S. De Groot – artistes méconnues mais importantes pour l’histoire de l’art québécois – sont des représentations plutôt classiques de paysages. Travaillant pour l’occasion le geste performatif, la vidéo, la photographie et le son, Janick Burn, Hannah Claus, Ariane Plante et Ingrid Tremblay possèdent cette sensibilité aux environnements qui les entourent : ici, elles cadrent une nature bien définie, elles activent l’espace par leurs présences engagées, elles entrent en dialogues paysagés.
Une partie de la montagne a été délimitée pour la réalisation des œuvres, c’est autour du belvédère Outremont que les artistes devaient intervenir. Le choix d’un environnement spécifique procède d’une approche géographique de l’espace qui, ici, en explore le potentiel narratif, permettant ainsi de dévoiler les multiples couches qui le composent, de souligner les récits pluriels qui le construisent. »
- Catherine Barnabé